Suite à la publication du rapport de la commission des 1000 premiers jours de l’enfant en septembre dernier, plusieurs infirmières puéricultrices se sont soulevées pour revendiquer leur rôle et leur place dans la mise en œuvre de la promotion de la santé de l’enfant et le soutien à la parentalité. Notons que les 1000 premiers jours sont un point d’appel pour parler de cette profession, dont les compétences s’étendent toutefois bien au-delà des deux ans de l’enfant.
Les réseaux sociaux ont alors facilité les rencontres de professionnelles motivées, et ont donné naissance à un groupe de travail. Autour d’une douzaine de fondatrices, le Collectif Je suis infirmière puéricultrice a rapidement atteint le millier de membres (belle symbolique !), dont l’objectif est la reconnaissance de la profession.
La première action publique du collectif a été de rédiger et mettre en ligne une pétition. Dès la première semaine, elle a obtenu plus de 16 000 signatures, essentiellement des infirmières puéricultrices diplômées d’Etat (nous sommes 21 000 IPDE en France), mais aussi des étudiants, d’autres professionnels de santé et de l’enfance, des associations, ainsi que des parents et futurs parents. Vous pourrez en prendre connaissance ici : https://www.mesopinions.com/petition/sante/prise-soin-optimale-globale-individualisee-enfant/117739
Conscientes que d'autres avant nous ont essayé de se faire entendre, nous souhaitons aujourd’hui montrer que l'ensemble de la profession souhaite des changements effectifs et efficients sans tarder.
Les demandes récurrentes de l'ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiants), et notamment ses 10 propositions formulées suite à l’audition par la commission des 1000 premiers jours il y a un an, sont tout à fait corrélées à nos attentes. Nous trouvons donc que la commission des 1000 jours se base insuffisamment sur les compétences de l’infirmière puéricultrice, la citant à peine, et uniquement pour son rôle en PMI.
L’infirmière puéricultrice, experte dans le développement tant psychomoteur qu’affectif de l’enfant, son suivi et les dépistages qui s’y rapportent, mais aussi dans les soins techniques pédiatriques ainsi que dans le soutien à la parentalité et à la relation d’attachement, l’allaitement maternel et la diversification, joue pourtant un rôle prépondérant dans la promotion de la santé de l’enfant dans différents secteurs :
- hospitalier : maternité, pédiatrie (médecine, chirurgie, urgences, réanimation, néonatologie), formation des auxiliaires de puériculture et des infirmières et sages-femmes puéricultrices
- territorial : PMI, EAJE, CAMSP, pouponnières, centres maternels, milieu scolaire…
- privé : EAJE, micro-entreprenariat ou activité salariée pour soutien à la parentalité
- libéral : comme sage-femme ou infirmier·e libéral·e
La plus-value de la spécialisation est donc méconnue, tant du grand public que d’autres professionnels de la santé ou même de nos dirigeants.
En établissement d’accueil du jeune enfant par exemple, l’infirmière puéricultrice est souvent confondue avec l’auxiliaire de puériculture (autre diplôme d’Etat de la santé de l’enfant, basé sur une formation de 10 mois, accessible dès 17 ans sans diplôme préalable).
Dans les listes des spécialités infirmières, nous apparaissons rarement, ou alors de manière erronée, alors même que la puériculture est la première spécialité infirmière en termes d’effectif.
La tendance à la création de nouvelles disciplines de pratique avancée nous questionne et nous inquiète : la pratique avancée en pédiatrie ne doit pas être accessible aux infirmiers non puériculteurs.
Nous sommes également très concernées par l’émergence de « nouveaux métiers », à moindre formation et compétences, qui exercent dans le soutien à la parentalité alors que les IPDE ne peuvent faire valoir leur expertise.
Par ailleurs, de moins en moins d’infirmières puéricultrices exercent dans les services hospitaliers (pour cause budgétaire essentiellement), ce qui diminue la qualité des soins prodigués. Pourtant, nous n’avons pas fait le choix de la spécialisation par appât du gain : la différence salariale mensuelle entre IDE et IPDE est de l’ordre de 150 € (pour une année de formation et un DE supplémentaire).
Au niveau territorial, nous faisons le même constat : les Conseils Départementaux n’ont plus les moyens d’employer suffisamment d’infirmières puéricultrices, leur préférant des infirmières non spécialisées, n’ayant pourtant pas les clés nécessaires pour promouvoir la santé de l’enfant. Le versant protection de l’enfance est également en danger, inégalement mis en œuvre sur le territoire national. Nous constatons de grandes disparités de fonctionnement, de moyens et de personnel selon les départements.
La Société Française de Néonatologie propose quant à elle de « spécialiser des infirmières en néonatologie » (à raison d’une formation de 3 mois), afin d’améliorer la prise en soin de nouveau-nés prématurés ou hospitalisés, alors même que les infirmières puéricultrices existent, suivant déjà une formation d’un an basée sur la pédiatrie et la néonatologie.
Enfin, aujourd’hui encore, il est impossible pour une infirmière puéricultrice de s’installer pour une activité libérale conventionnée de suivi de l’enfant et d’accompagnement à la parentalité, sauf à faire une croix sur sa spécialisation (ce qui implique que la plupart des soins apportés aux enfants en ville le sont par des infirmiers libéraux, non spécialisés en pédiatrie). Le développement d’une activité libérale de l’infirmière puéricultrice répondrait pourtant à nombre des besoins soulevés dans le rapport de la commission des 1000 premiers jours de l’enfant.
Fortes de tous ces constats, nous vous formulons les propositions suivantes :
1 / Reconnaître l’expertise de l’IPDE dans la prise en soins de l’enfant et de sa famille, ainsi que dans le soutien à la parentalité :
- Identifier l’IPDE comme possible « référent », dans la mise en œuvre du projet de « parcours des 1000 jours ». Investissant simultanément les secteurs médicaux, sociaux, psychologiques et éducatifs, l’IPDE effectue une analyse globale des situations et coordonne les différents professionnels. En effet, le rapport de la commission propose que ce référent soit sage-femme ou professionnel du soutien à la parentalité (comme les assistants du service social) : les IPDE sont parfaitement adapté.e.s à ce poste.
- Créer la pratique avancée en pédiatrie, et en réserver l’exercice aux IPDE et leur ouvrir une passerelle pour la formation, réduisant celle-ci à l’année de tronc commun (l’année de spécialité étant déjà effectuée à l’école de puériculture)
- Admettre que la formation de puéricultrice est nécessaire pour travailler auprès des nouveau-nés prématurés (au lieu de créer une formation de 3 mois pour spécialiser des IDE, comme le recommande le GREEN).
- Assurer une présence minimale d’IPDE dans tous les secteurs d’activité autour du développement et de la santé de l’enfant : augmenter le ratio IPDE // IDE dans les services de soins pédiatriques (y compris néonataux) et pédopsychiatriques, de maternité, de protection maternelle et infantile ; (re)faire de l’IPDE la référence incontournable en établissement d’accueil de jeune enfant, autant en poste de direction et/ou binôme avec l’EJE , qu’en supervision technique de plusieurs structures (notamment concernant les questions de santé).
- Concrétiser la réingénierie de la formation de spécialisation en puériculture (en attente depuis 10 ans), portant celle-ci à deux ans afin d’obtenir la reconnaissance en Master 2 : pour davantage d’équité entre les spécialités infirmières, tout en tenant compte des possibilités offertes par la Pratique Avancée.
Augmenter la promotion professionnelle, la validation des acquis d’expérience, ou autres facilités d’accès et de financement à la spécialisation pour les IDE travaillant en secteur pédiatrique ou de protection de l’enfance ; ouvrir des places supplémentaires dans les instituts de formation afin d’augmenter le nombre d’IPDE disponibles.
- Éclaircir et mettre en application nos champs de compétences, en regard de celles de nos collègues œuvrant pour la santé de l’enfant : les sages-femmes sont compétentes, en ce qui concerne l’enfant, pour ses 28 premiers jours, les IPDE jusqu’à sa majorité ; les auxiliaires de puériculture travaillent sous la responsabilité des IPDE (ou SF ou IDE), ont un champ de compétences très intéressant quoique plus restreint ; les éducateurs de jeunes enfants maîtrisent le versant éducatif et social, mais pas sanitaire, rendant la collaboration particulièrement complète, etc.
2 / Créer un cadre statutaire pour la consultation de puéricultrice / puériculteur, quel que soit le secteur d’exercice (hospitalier, territorial, privé, libéral), ainsi que pour l’accompagnement à la parentalité :
- Coter la consultation de puéricultrice, quel que soit le lieu d’exercice, et notamment en maternité (pré et postnatal), néonatalogie, urgences/service de SAMU, PMI, établissement d’accueil du jeune enfant, libéral (pour du suivi de l’enfant, de la prévention, du dépistage, de l’accompagnement parental, du soutien à l’allaitement…) et permettre la prescription limitée (par exemple de tire-lait) ;
- Créer une NGAP spécifique aux soins à l’enfant (la création du Haut Conseil des Nomenclatures par le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2020 permet d’envisager une mise en œuvre rapide), tant dans les soins techniques (ne se réalisant pas de la même manière chez les adultes que chez les enfants et ne possédant pourtant pas de cotation spécifique) que dans les soins relationnels et d’accompagnement : soutien à la parentalité, consultation d’allaitement maternel, information sur la diversification, suivi du développement de l’enfant, etc ;
- Favoriser la réalisation des soins pédiatriques en libéral par des IPDE ;
- Légiférer les professions autour de l'accompagnement à la parentalité, afin de diminuer son exercice par des personnes non diplômées, non ou insuffisamment formées, auto-proclamées ;
- Permettre la réalisation de certaines consultations obligatoires de l’enfant par l’IPDE libérale, de PMI ou de pédiatrie, en coordination avec le médecin.
Les objectifs de la mise en œuvre des consultations de puéricultrice sont :
Accompagner et soutenir les familles dans le processus de parentalité, soutenir la relation d’attachement à tout moment, dans une offre de soin luttant contre les inégalités ;
Prévenir et repérer les situations de vulnérabilité, le burn-out parental ;
Dépister des troubles psychologiques et difficultés du post partum ;
Informer et accompagner les parents sur les rythmes et besoins du jeune enfant, son développement psychomoteur et affectif, les soins quotidiens, le portage ;
Préparer, accompagner et soutenir l’allaitement maternel, informer sur l’utilisation éventuelle de préparations pour nourrisson et la diversification alimentaire ;
Évaluer la santé de l’enfant, son développement, suivre la croissance staturo-pondérale et en dépister les troubles ;
Suivre le calendrier vaccinal, réaliser les injections sur prescription médicale ;
Expliquer aux parents l’outil que représente le carnet de santé ;
Mener des actions de prévention : accidents domestiques, syndrome du bébé secoué, maltraitance / négligence, exposition aux écrans, plagiocéphalie, etc ;
Dépister des pathologies, un handicap, un retard des apprentissages ou de croissance et orienter vers les professionnels adaptés ;
Accompagner le parcours des familles dont l’enfant présente une situation de handicap ;
Réaliser des soins techniques dans des conditions optimales, respectueuses des spécificités pédiatriques ;
Limiter le recours aux urgences et désengorger les pédiatres libéraux.

Je soutiens les propositions ci dessus.
Claire Royer de la Bastie IPDE secteur hospitalier 63
Total soutien! IPDE PMI 90
Je soutiens également les propositions soumises par Estelle.
TOMASINI Stéphanie, Infirmière Puéricultrice depuis 2018.
Puéricultrice Indépendante dans le 04.
#jesuisinfirmièrepuéricultrice
Je soutien ces propositions 🙌🏽 Pour une revalorisation de nos missions de notre rôle en tant qu’ifermière puéricultrice, pour notre reconnaissance, notre statut de liberal/indépendante, pour que notre formation évolue également ... tellement de point à developper ! une profession mise en danger et qu’il faut protéger 👐
Vous avez tout mon soutien également!!! Votre discours est on ne peut plus juste. Notre profession est entrain de se soulever et vous n'y êtes pas pour rien, alors MERCI!!! :)
Une très belle présentation de notre spécialité et une liste de propositions qui balaye nos différents secteurs d'activités !
Merci à nos collègues du collectif #jesuisinfirmièrepuéricultrice pour ce post qui je l'espère permettra de faire reconnaitre notre plus-value.
Cindy, IPDE indépendante (69-01)
Je soutiens le collectif #jesuisinfirmierepuericultrice.
Il met enfin en lumière toute mes attentes depuis mon diplôme d'infirmière puéricultrice en 2011. Nous sommes mobilisés(ées) et nous croyons en nos compétences et l'intérêt pour les familles que nous accompagnons. J'espère de tout coeur que ce collectif ira loin, là autres organismes ont ete trop prudents et n'ont pas permis de grandes avancées.
#jesuisinfirmierepuericultrice
#jesuisinfirmierpuericulteur
Audrey Carregues IPDE en PMI dans le 94
Je soutiens le collectif #jesuisinfirmierepuericultrice
Infirmière Puéricultrice depuis 2002, actuellement en PMI et prochainement indépendante.
Merci pour ces mots si justes sur ce que nous sommes et ce que nous revendiquons.
Hélène REBOUL IPDE en PMI dans le 34
Totalement pour toutes ces propositions. Il est temps de reconnaître nos spécialités et nos compétences au service des enfants et des famille pour un devenir de qualité de la future génération.
#jesuisinfirmierepuericultrice
Infirmière Puéricultrice depuis 2010 avec 7 ans en service de Pédiatrie Neonatologie et maintenant directrice d EAJE titulaire d un master Santé Publique je peux vous assurer que notre expertise est un réel atout pour toute la société. La place de l enfant et sa considération se doit d'évoluer si nous voulons optimiser la santé publique des individus.
Delphine MEUNIET IPDE dans le 03
Je soutiens le collectif dans cet appel à la reconnaissance de la profession d'Infirmière Puéricultrice.
Infirmière Puéricultrice depuis 2002, en PMI de 2007 à 2020, je suis depuis septembre dernier indépendante sur la région lyonnaise. Ce métier paramédical sanctionné par un Diplôme d’État, niveau bac +4, n'existe pas en libéral. Ce qui est une aberration puisqu'il s'agit d'une spécialisation du métier d'Infirmier qui lui est conventionné. Les soins d'accompagnement en prévention primaire et promotion de la santé de l'enfant ainsi que le soutien à la parentalité n'ont pas moins de valeur que les soins techniques. On sait bien que plus il y a de prévention moins il y a besoin de curatif ; de même plus il y a de prévention moins il y a besoin de protection. C'est un investissement à long terme sur les adultes de notre société de demain sur le plan sanitaire et social. Notre domaine de compétence et d'expertise correspondent totalement au référent parcours des 1000 jours.
Nous sommes là ! Nous le faisons déjà mais dans l'ombre, et uniquement pour les familles qui en ont les moyens financiers, ce qui va à l'encontre du principe même de la Prévention primaire.
Céline VIGNAT, Parce que bébé ne naît pas avec un mode d'emploi, Lyon
Sandra, je suis infirmière puéricultrice et j'ai développé une activité indépendante pour l'accompagnement à la parentalité en milieu rural. Le besoin est criant et les bénéfices de ses actions énormes pour les parents et donc pour le développement harmonieux de leurs enfants.
Malheureusement cette activité n'est absolument pas reconnue en tant que professionnel de la santé, je me suis installée officiellement en tant que monitrice en portage et en massage bébé, activité accessible à de nombreuses personnes sans qualification soignante.
Mon activité va bien sûr bien au delà du simple portage ou massage, mon expérience de puéricultrice me permet d'accompagner les parents dans de nombreux dommaines dans le quotidien avec leurs enfants.
Les besoins sont criants surtout en cette période d'isolement parental due à l'épidémie.
Malheurement cette activité n'est pas reconnue, donc je ne peux me verser de salaire.Ce n'est donc bien sûr pas perenne alors que les sollicitations des familles sont nombreuses.
Je souhaiterais que ces actions d'accompagnement à la parentalité exercée par des professionnelles de l'enfance soit reconnues en tant que soin afin que nous puissions, nous infirmières puéricultrice pouvoir atteindre toutes les familles et les accompagner reellement. Je rejoins donc bien sûr les propositions d'Estelle quand à la reconnaissance de cette profession.
Je suis complètement d'accord avec ce qui écrit ci-dessus. Natacha Rivière, IPDE depuis 2010.
Je soutiens totalement ces revendications, qui reflètent une réalité de terrain consternante : des milliers de professionnelles de santé expertes sur l'enfant et la parentalité, prêtes à accompagner des parents qui en expriment le besoin, mais pour qui aucun cadre légal ne le permet, et donc limite l'accès à cet accompagnement optimal à la majorité des parents. Notre profession mérite d'être reconnue et utilisée à sa juste valeur.
Emmanuelle R, IPDE indépendante, IDF
je soutiens à 100% ces propositions.
Blandine mangiapane, puéricultrice depuis 10 ans, infirmière depuis 13 ans.
Je soutien à 100% cette initiative de reconnaissance de notre métier !
#jesuisinfirmierepuericultrice
Je soutiens et défends totalement ces propositions pour une meilleure (re)connaissance de ma profession qui permet une prise en soin spécifique, spécialisée et particulièrement adapté de l'enfant.
Je réclame également cette reconnaissance de consultations de puéricultrice (qui tarde trop à arriver) pour me permettre d'exercer librement mon métier d'infirmière puéricultrice en libéral conventionné (hors soins techniques) afin de soutenir entre autre la parentalité et l'allaitement et sortir enfin de cette aberration administrative de devoir, soignante, exercer en tant qu'auto-entreprise pour pouvoir travailler !
Marie Tessier, Infirmière puéricultrice libérale (95)
Je soutiens totalement la démarche et les propositions faites. Défendons notre profession si utile mais si mal connue et si peu reconnue #jesuisinfirmierepuericultrice
Je soutiens les propositions faites. Travaillons ensemble dans l'intérêt des enfants et de leurs familles #jesuisinfirmi
Je soutiens les propositions faites par le collectif. Je travaille en PMI depuis 2010. Dans beaucoup de départements, la consultation de puéricultrice existe déjà sans être nommée comme telle. Elle est appelée permanence. Les revendications du collectif #jesuisinfirmièrepuéricultrice par rapport à la cotation des actes des infirmières puéricultrices: consultation et visites à domicile est une juste reconnaissance des compétences des infirmier.ères puéricult.eur. rices quelque soit leur lieu d'exercice et plus particulièrement ceux et celles qui exercent en PMI. Elles/ils soutiennent quotidiennement les familles dans leur parentalité dans le cadre des visites post-natales, les permanences et les consultations médicales réalisées en collaboration avec le médecin. Elles.ils veillent à la santé des enfants. Grâce à leur suivi, ils.elles sont capables d'alerter les parents et de les orienter vers le médecin de PMI ou le médecin traitant pour poser un diagnostic et prescrire le traitement adapté. Le DE de puéricultrice permet à l'infirmière d'acquérir non seulement des compétences spécifiques pour la prise en charge des enfants prématurés et de l'enfant jusqu'à 18 ans mais aussi des connaissances en santé communautaire, santé publique, éducation pour la santé, sociologie de la famille, théorie de l'attachement...Autant de connaissances qui à mon sens font de nous des acteurs incontournables de la stratégie de prévention et de protection de l'enfant ainsi que du plan pauvreté à laquelle la commission des 1000 jours est rattachée. Je vais vous donner un exemple du travail d'une infirmière puéricultrice qui illustre bien mon propos. Dans le cadre de mon exercice d'infirmière puéricultrice en PMI, j'ai reçu une mère avec son bébé pour un suivi post-natal. Cette mère venait une fois par semaine peser son bébé. Je surveillais sa croissance staturo-pondérale et son développement psychomoteur. Ce bébé avait du mal à grossir. Sa courbe de poids suivait la courbe inférieure ( -2DS). La mère s'inquiétait du petit poids de sa fille et rapportait des difficultés dans la prise du biberon ( lenteur de prise du biberon, bébé qui repousse la tétine avec sa langue). Entendant l'inquiétude de la mère, j'ai proposé des solutions: changer de lait, de tétine...Des petites améliorations ont pu être observées mais pas significatives sur la prise de poids. Vers 2 mois, le développement psychomoteur de ce bébé m'interpella: manque de tonus, position particulière des mains. Je décidai donc de demander l'avis de ma collègue puéricultrice qui confirma mes observations et lui trouva même un faciès particulier. J'invitai la mère à en parler avec le médecin traitant qui suivait l'enfant lors des visites obligatoires. Celui-ci ne voyait rien d'alarmant. Bien que ce bébé ne soit pas suivi médicalement en PMI, je proposai à la mère de rencontrer le médecin pédiatre de PMI pour avoir un deuxième avis. Au bout de plusieurs semaines d'investigations, une maladie génétique rare a été diagnostiqué pour ce bébé. Détectée à l'âge de 4 mois, cette petite fille a pu bénéficier d'une prise en charge en CAMPS précoce. Avec un appui de la PMI, elle a été accueillie en crèche et un travail étroit avec la directrice de la structure a pu être menée pour que l'accueil soit adapté à son handicap. Comme vous le voyez à travers cet exemple, mes compétences de professionnelle de santé m'ont permis d'alerter le médecin au plus tôt et de soulager cette mère dont les inquiétudes ont pu être entendues. J'espère que je vous aurai convaincu. Je vais m'arrêter là mais j'aurai encore plein d'autres expériences à partager sur le travail que nous menons auprès des parents et de leurs enfants. #jesuisinfirmièrepuéricultrice
Je soutiens entièrement les propositions ci-dessus. Sur le terrain, il y a une réelle demande et beaucoup de parents se retrouvent désemparés face à leur bébé, leur enfant. Ils ne savent pas vers qui se tourner et où trouver la bonne information. Ils sont souvent démunis face aux différentes situations qu’ils peuvent rencontrer.
Caroline Plas, infirmière puéricultrice indépendante 13 et 34 ; infirmière puéricultrice en EAJE 13